Le report de l’application de la loi de Pays au 23 décembre par le président du Pays est une décision qui ne satisfait bien sûr pas les collectifs qui s’opposent au principe même d’obligation vaccinale. Le 4 novembre, quelques représentants de cette mouvance se sont rendus devant l’APF et trois d’entre eux ont pu assister à l’assemblée plénière en cours. Un constat décevant mais une promesse de rencontre avec le président de l’Assemblée qui a été matérialisée lundi 9 novembre. Une dernière tentative de conciliation qui devra être suivie d’effets…
À l’Assemblée de la Polynésie française (APF), le 4 novembre, les élus ont étudié « le projet de loi du pays portant modification de la loi du pays n° 2021 37 du 23 août 2021 relative à la vaccination obligatoire dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire liée à la covid 19 ». La modification proposée visait en fait à formaliser la décision du Président du Pays de seulement reporter l’application des sanctions administratives prévues en cas de non respect des obligations fixées par ce texte. À savoir : aucune sanction ne sera appliquée avant la date du 23 décembre 2021. Cette loi du pays a été adoptée à 44 voix pour, 3 voix contre et 10 abstentions.
Constat décevant : les demandes formulées par une partie de la population n’ont pas du tout été prises en compte. Les propositions de certains élus de sanctionner dès le 24 décembre (Jour de Noël) les personnes qui ne présenteront pas un schéma vaccinal complet les ont même interloqués.
S’ils n’ont pas pu s’exprimer, les représentants des collectifs ont néanmoins obtenu l’assurance d’être reçus, mardi 9, par le président de l’institution, Gaston Tong Sang. Il est prévu de lui présenter un dossier explicitant les craintes légitimes des personnes ne souhaitant pas se faire « vacciner ». Derrière l’obligation qui est imposée à certaines catégories professionnelles, dont les soignants, se profile aussi l’installation d’un passe sanitaire qui concernera toute la population dans la vie quotidienne. Ce qui – pour les collectifs – est une manière déguisée de forcer la population à accepter une thérapie encore en phase d’essai. Et ce, sans qu’une responsabilité ne soit clairement définie en cas d’effets secondaires négatifs, voire mortels. Le tout pour des motifs prétendument sanitaires mais qui, pour beaucoup, s’apparentent plus à une opération de contrôle social.
GTS a suggéré «Une demande de table ronde au président Fritch»
Suite à leur rencontre avec le président de l’APF, lundi 9 novembre, quatre représentants de collectifs ont pu faire un point*. L’entrevue, qui a duré près d’une heure, a été cordiale, mais doit déboucher sur du concret. « Nous ne lâcherons rien ! ». Les arguments des collectifs « Non à l’obligation vaccinale », « Non au passe sanitaire », « Non aux sanctions prévues par la loi de Pays » doivent faire l’objet d’un débat public médiatisé. « Le président Tong Sang nous a suggéré de réitérer une demande de table ronde au président Fritch, chef du gouvernement », ont-ils rapporté. Une première invitation n’ayant pas reçu de réponse, ce sera la dernière tentative de demande de dialogue. Une non-réponse sera considérée comme un déni de la parole des citoyens. « Sinon, il faudra taper fort », ont-ils insisté en demandant à l’ensemble des membres des collectifs de se rassembler pour présenter une force unie et forte de résistance.
*Voir le replay du live sur la page FB de l’Association Te Oto O Te Nunaa : Résumé de l’entretien avec le président de l’Assemblée de la PF