Obligation vaccinale
Près de 3 000 personnes pour le sit-in pacifique de protestation
Le sit-in organisé ce samedi matin devant la présidence, pour l’annulation de la loi de Pays sur l’obligation vaccinale de certaines catégories de population, a rassemblé plusieurs centaines de personnes : 2 500 selon les autorités, « plutôt près de 3 000 » selon certains organisateurs. Celui-ci s’est déroulé dans une atmosphère bon enfant, dans le respect de consignes pacifistes avec alternance de chants et petits discours au micro, en attendant le résultat des entretiens obtenus par un petit groupe de représentantes du « collectif citoyen » Te ora o te fenua au Haut-Commissariat et à la Présidence. La plupart sont restés sur place pendant près de 5 heures, de 7h30 à 12h30, la dissolution du mouvement, qui n’avait été autorisé que jusqu’à midi, s’étant faite progressivement – non sans réticence de la part de certains.
Édouard Fritch hué pour ne s’être pas rendu à la rencontre du collectif
Il faut dire que l’ambiance s’est dégradée lors du compte-rendu des rencontres avec les autorités de l’État et du Pays. Les discussions, ont été qualifiées de « constructives » avec les premières, même si les fonctionnaires représentant l’État (sans le haussaire, quand même) ont « botté en touche » en assurant que le domaine de la santé était de la compétence de la Polynésie française. Mais le ton est monté sérieusement dans la foule lorsque la porte-parole du groupe, Brenda Hoffmann, a expliqué que la délégation n’avait pas été reçue par Édouard Fritch mais par… quatre conseillers. La demande de rencontre avait pourtant bien été effectuée en bonne et due forme avec le président du Pays. S’en sont suivis des huées et des sifflets pendant un long moment, de nombreuses voix appelant à sa démission. Quant à la discussion elle-même, elle s’est révélée assez décevante. Même s’ils ont assuré être à l’écoute des représentantes du collectif, les émissaires du gouvernement n’ont pas remis en cause le leitmotiv de sa politique actuelle : la vaccination pour le maximum de personne !
« C’est une première étape que l’on vit avec succès »
Il aura donc fallu user de persuasion de la part des volontaires du service d’ordre de l’événement pour inciter la foule à se disperser, la manifestation ayant été déclarée pacifique et ses organisateurs ayant accepté qu’elle se termine à midi. Malgré des éclats de voix, les forces de l’ordre – certaines présentes et équipées style ninja (carapace, bouclier, armes…- n’ont heureusement pas eu à intervenir. « C’est une première étape que l’on vit avec succès, même si le Pays pour l’instant reste sur sa position, en disant que la vaccination est l’unique solution en terme de protection contre le Covid-19 », a assuré la représentante de Te ora o te fenua en expliquant que des réunions avec les collectifs présents ce samedi matin sont prévues dans les prochains jours, et que des demandes de rencontres avec différents élus et représentants institutionnels vont être envoyées.